Poèmes
J'ai déshabillé une orchidée
J’ai déshabillé une Orchidée,
D’abord, je l’ai cueillie, au creux d’un arbre,
Puis, l’ayant couchée dans un replis de soie,
J’ai enlevé une à une ses quelques feuilles.
Elle était belle, nue, pure.
Ses pétales se faisaient caressants,
Oh, si caressants, comme une mousse,
Une crème de neige,
Que, du bout des doigts, j’ai dessiné sur elle,
Un cœur, un cœur tout blanc.
Caressante, si caressante, j’ai arraché
Ses pétales, elle était plus nue que nue,
Si nue, que je l’ai goûtée.
Sans penser lui faire mal.
Sans penser non plus aux Orchidées
Empoisonnées…
Opium qui se meurt, je crois rêver,
Rêver que je rêve.
L’Orchidée est là, elle commence à faner.
Moi, je suis malade, comme après
Une noce
Opium, endors-moi, opium de fleur,
De soie.
L’Orchidée est devenue noire, et, elle pleure,
Des gouttes de poison. J’ai l’impression,
Qu’elle grimpe sous mon menton,
Sans penser à mal, sans penser non plus,
Qu’elle est empoisonnée …
Son cou n’est plus doux, sa tige
A des épines.
Je la caresse pourtant.
Sans penser à mal, sans penser non plus,
Que les épines qu’elle n’a plus,
Sont empoisonnées, empoisonnées.
Ce matin, j’ai rhabillé l’Orchidée,
Elle s’est laissé faire, puis
Lorsque j’avais le dos tourné,
Elle est partie, sur la pointe des pieds.
Oubliant un pétale,
Sans penser à mal, sans penser non plus
Qu’il était empoisonné …
Pour elle, oui, pour elle,
Je l’ai embrassé et me suis couché
Sans penser à mal, sans penser non plus,
Que j’étais,
Empoisonné ….
Christian Buchin